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CHAPITRE III


Les batailles de la frontière. — 17 août-24 août 1914.


Lundi 17 août. — Les nouvelles qui nous parvinrent des armées dans la journée du 17 furent assez bonnes. Les 1re et e armées paraissaient progresser dans des conditions favorables, et en Haute-Alsace on signalait des mouvements de retraite assez importants. De Belgique aucune précision nouvelle ne nous arriva sur les forces ennemies : il semblait qu'il n'était passé sur la rive gauche de la Meuse, au nord de Liège, qu'une seule brigade d'infanterie qu'on nous signalait vers Tongres ; deux divisions de cavalerie qui s'étaient portées vers la Sambre avaient été arrêtées et battues par les troupes belges ; elles s'étaient repliées sur Gembloux. La situation semblait donc favorable. Aussi fut-ce avec surprise que j'appris dans l'après-midi que le gouvernement belge venait de se décider à se retirer sur Anvers. Il fallait à tout prix éviter que l'armée du roi Albert ne suive ce mouvement, et pour cela, le seul moyen était de lui faire sentir effectivement notre présence. Je renouvelai au général Lanrezac l'ordre de pousser le corps de cavalerie au nord de Namur au contact des Belges.


Mardi 18 août. — Tout l'intérêt se concentrait à notre gauche. Le 18 au matin, j'apprenais que la 2e armée avait atteint Château-Salins, Dieuze et Marsal, et que la 1re armée était entrée à Sarrebourg. En Alsace, les XIVe et XVecorps allemands paraissaient avoir disparu. Où était les gros allemands ?