Aller au contenu

Page:Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917) T.1.pdf/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
72
mémoires du maréchal joffre

la haute commission des places fortes établi en 1909.

Sur cette question, les avis étaient moins divergents, et l'opinion publique s'y étant moins passionnée, il fut plus facile d'aboutir à une solution. Le 31 octobre 1913, à Calais, les établissements Schneider présentèrent un affût à long recul pour les 155 longs permettant d'obtenir un tir rapide avec des portées de 13 à 13 kilomètres, et un mortier de 280 qui donna d'excellents résultats avec une portée de 9 kilomètres. Le 8 novembre 1913, 18 de ces mortiers furent commandés ; la livraison devait s'échelonner de novembre 1915 à novembre 1916. En juin 1914, 120 affûts pour le 155 long modèle 1877, destinés à la pièce à tir rapide du Creusot, furent également mis en commande, pour être livrés de décembre 1915 à décembre 1917.

De son côté le capitaine Filloux avait réalisé un puissant mortier de 370 qui était prêt, fin 1913, à entreprendre ses premiers tirs. Le capitaine Filloux avait également réalisé heureusement en 1912 la transformation du matériel de 155 court 1881 en un matériel à tir accéléré. On avait étudié également la transformation du 155 court à tir rapide 1904 en un matériel moins encombrant.

Toutefois, quand survint la mobilisation, les équipages légers de siège comprenaient uniquement des 120 longs, anciens modèles modernisés par l'emploi des cingolis et des tracteurs ; des 155 courts sur plate-forme transportable. Les divisions lourdes d'équipe de siège étaient constituées avec des 155 longs à cingoli, des 155 courts, et des mortiers de 220 à plates-formes métalliques.

En janvier 1914, je soumis aux membres du Conseil supérieur de la Guerre une note générale dans laquelle j'avais fait condenser les conditions d'emploi de l'artillerie lourde de campagne. Cette note présentait sous un jour plutôt favorable notre situation vis-à-vis des Allemands. C'était pour des raisons morales, en particulier pour éviter le découragement, que j'avais fait donner à cette note une forme optimiste : notre infériorité ne pouvait échapper à personne, mais, puisque pour le moment, et pendant un temps assez long, une partie seulement des combattants pourrait disposer