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Page:Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917) T.1.pdf/87

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les approvisionnements en munitions

Service des Poudres d'accroître sa production. Cependant, l'expérience des dernières guerres balkaniques était venue nous confirmer dans l'impression qu'il fallait calculer très largement les approvisionnements de munitions. Au début de 1914, une série d'expériences judicieusement conduites montrèrent la nécessité de porter les approvisionnements en munitions confectionnées à 3 000 coups par pièce. Il était d'ailleurs curieux de constater que les conclusions de ces expériences réalisées à Mailly concordaient avec les chiffres que le général Langlois avait proclamés indispensables. Or, nous étions loin de compte, puisque au moment de la mobilisation nous avions seulement 4 866 167 obus, soit 1 390 coups par pièce de 75 dont 1 190 cartouches montées et 200 représentées par leurs éléments.

La fabrication des munitions avait été assurée jusqu'en 1911 par les établissements constructeurs de l'artillerie, avec un appoint fourni par l'industrie privée qui livrait 3 000 obus par jour.

La production de munitions de 75 après la mobilisation était réglée par le plan de fabrication des établissements de l'artillerie du 28 décembre 1909, qui comportait tout d'abord le montage et le chargement, avant le cinquantième jour, de 800 000 cartouches de 75 dont 554 000 obus à balles et 246 000 obus explosifs à raison de 25 000 cartouches par jour, en utilisant les éléments confectionnés qui existaient à la réserve d'atelier de montage répartie entre Bourges, Tarbes, Lyon et Rennes.

A partir du cinquante et unième jour, on prévoyait la fabrication de toutes pièces de 13 600 cartouches par jour dont 7 900 à balles et 5 700 explosifs. Une réserve de fabrication comprenant à titre de premier approvisionnement un stock de matières premières était constituée pour 600 000 cartouches de 75 et 10 000 de 155 C. T. R. L'industrie privée concourait à cette fabrication pour 3 500 obus de 75 par jour.

Le 7 mai 1913, la fabrication du temps de guerre fut réorganisée et répartie entre les dépôts de réserve générale de Bourges, d'Angers, de Rennes, de Clermont et de Nîmes.