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mémoires du maréchal joffre

En résumé, c'est seulement à la veille de la guerre que la question des camps d'instruction, fondamentale pour l'instruction de l'armée, reçut enfin son statut. Les crédits nécessaires pour assurer une exécution suffisamment rapide du programme de 1911 étaient enfin accordés, et on pouvait espérer que ce programme serait entièrement achevé en 1918. Les premières études sur cette question dataient, je l'ai déjà dit, de 1897 !

Lorsqu'en 1913 la loi de trois ans put paraître acquise, et que l'on envisagea le renforcement des unités de réserve, il parut nécessaire de prévoir les moyens de réunir, lors de leur convocations, ces régiments dans des camps où il leur serait plus facile de travailler que dans les villes de garnison où ils étaient jusqu'alors convoqués. Il rentrait, en outre, dans mes intentions de former à la mobilisation des brigades de réserve ; je fus donc amené à envisager la possibilité de réunir ces unités lors des périodes de réservistes.

Le retard apporté à la constitution des grands camps me conduisit à rechercher pour l'instruction des unités de réserve une solution immédiate. Point n'était besoin de vastes camps pour assurer la remise en mains et la cohésion de régiments et de brigades. Nous possédions toute une série de polygones d'artillerie et de champs de tir d'infanterie devenus trop petits pour l'instruction de ces armes par suite de l'utilisation de la balle D, mais qui pouvaient très bien, sans être agrandis, assurer le logement et l'instruction des régiments de réserve. Le 17 juillet 1913, je fis donc établir un programme portant uniquement sur les installations supplémentaires à prévoir pour le but que je viens d'indiquer. Les camps retenus étaient au nombre de onze et répartis sur l'ensemble du territoire. La dépense prévue était de 15 millions ; un crédit de 250 000 francs put être employé à cet effet en 1913.