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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/128

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CHAPITRE IV.

Madame Geoffrin. Lefranc de Pompignan. Palissot. La Bastille.

Revenu en France à la fin de mars 1759, nous allâmes demeurer, l’abbé de la Galaizière et moi, au collège de Bourgogne, où il soutint sa première thèse, et se prépara, dès-lors, à entrer dans la maison de Sorbonne et à faire sa licence. Vers les derniers mois de l’année, il alla loger en Sorbonne ; et moi, devenu plus libre, je repris mon occupation favorite, l’étude de l’économie publique, qui pouvait me procurer quelque ressource à joindre à cent pistoles de pension sur l’abbaye de Tholey, en Lorraine, dont le chancelier paya près de dix ans de soins donnés à son fils.

Quelque temps après mon retour, j’avais été présenté à Mme Geoffrin par M. Trudaine de Montigny. Je ne m’étendrai pas ici sur cette femme estimable et sur les agrémens de sa maison, parce que j’ai rempli ce devoir envers sa mémoire dans le petit ouvrage intitulé, Portrait de Mme Geoffrin, imprimé à sa mort, en 1777[1], et où j’es-

  1. Réimprimé en 1812, avec les écrits sur le même sujet, par Thomas et d’Alembert.