Ils savent ce que l’air pèse ;
Mais si leur cave est mauvaise,
Ils sont en vain
Savans comme Benjamin.
On les voit assez souvent
Se tuer de leur vivant ;
Qu’y feront les moralistes,
Si les pauvres gens sont tristes
Faute de vin,
Comme le croit Benjamin ?
Puissions-nous dompter sur mer
Ce peuple jaloux et fier !
Mais après notre victoire,
Nous leur apprendrons à boire
À verre plein
La santé de Benjamin.
Francklin aimait beaucoup les chansons écossaises ; il se rappelait, disait-il, les impressions fortes et douces qu’elles lui avaient fait éprouver. Il nous contait qu’en voyageant en Amérique, il s’était trouvé, au-delà des monts Alleghanis, dans l’habitation d’un Écossais, vivant loin de la société, après la perte de sa fortune, avec sa femme qui avait été belle et leur fille de 15 à 16 ans ; et que, dans une belle soirée, assis au-devant de leur porte, la femme avait chanté l’air écossais, Such merry as we have been, d’une manière si douce et si touchante, qu’il avait fondu en larmes, et que le souvenir de cette impression était encore tout vivant en lui après plus de trente années.