Aller au contenu

Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prudence lui conseillait, allant s’embarquer au Havre, et arriva à Philadelphie sans avoir presque souffert dans toute la route.

Nous ne tardâmes guère à recevoir de ses nouvelles d’Amérique, aussitôt qu’il y fut établi.

J’ai conservé le brouillon d’une assez longue lettre que je lui envoyai avec une plaisanterie de société, faite pour Mme Helvétius, et contre sa passion pour les chats dont sa maison était remplie. Je crois pouvoir l’insérer ici d’autant plus que j’y joindrai sa réponse, que je traduirai de l’anglais, et qu’on entendra mieux après avoir lu ma lettre.


LETTRE À FRANCKLIN,

EN LUI ENVOYANT LA REQUÊTE DES CHATS.

« Cher et respectable ami,

» Soyez le très-bien arrivé dans votre pays, que vous avez éclairé et rendu libre. Jouissez-y de la gloire et du repos, chose plus substantielle que la gloire que vous avez si bien méritée. Que vos jours se prolongent et soient exempts de douleur ; que vos amis goûtent long-temps la douceur et le charme de votre société, et que ceux que les mers ont séparés de vous soient encore heureux de la pensée que la fin de votre carrière sera, comme le