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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/361

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lecteur qui va de maison en maison, surpassant la valeur de la taxe même.

» On ne peut s’exprimer mieux que vous ne faites quand vous dites que la liberté de cultiver, de manufacturer, d’importer et d’exporter, etc., liberté à laquelle les prohibitions et les droits de douane donnent atteinte, est infiniment plus précieuse que la liberté politique ; que celle-ci n’affecte l’homme que rarement, tandis que celle-là est de tous les jours et de tous les momens, etc. Mais notre dette, causée par la guerre, étant très-pesante, nous sommes forcés, pour l’éteindre, d’employer tous les moyens possibles de lever un revenu, très-disposés d’ailleurs à supprimer tous droits d’importation et d’exportation, dès qu’il nous sera permis de nous en passer.

» Quelque chose qu’on puisse vous dire en Europe de notre révolution, vous pouvez être assuré que notre peuple en est unanimement très-satisfait. Le respect sans bornes qu’on a pour les hommes qui y ont contribué, soit comme guerriers, soit comme hommes d’état, la joie enthousiaste avec laquelle on célèbre annuellement le jour de la déclaration de notre indépendance, sont des preuves incontestables de cette vérité. Dans un ou deux de nos états confédérés, il y a eu quelques mécontentemens occasionnés par des sujets particuliers et tenant à des circonstances locales : ils ont été fomentés et exagérés par nos ennemis ; mais ils