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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/61

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difficulté est de déterminer un point fixe, le même dans tous les temps et dans tous les lieux, d’après lequel on puisse graduer le tube. Il croyait toucher au but en fixant, avec plus de précision qu’on n’a fait jusqu’à présent, le degré de l’eau bouillante, lorsqu’après un grand nombre d’expériences, il reconnut que, dans les tubes parfaitement purgés d’air, comme il faut qu’ils le soient, la pression de l’air extérieur agit sur la bouteille et le tube, selon la variation de l’atmosphère ; de sorte que la liqueur monte ou descend plus ou moins par l’effet de cette pression, indépendamment de l’effet de la dilatation ou contraction de la liqueur. Dès-lors, la graduation du thermomètre perd cette extrême précision, à laquelle on voudrait arriver. Je le trouvai, comme il cherchait à vaincre cet obstacle. Je lui dis : Vous voilà, faisant en physique comme en administration, combattant avec la nature qui est plus forte que vous, et qui ne veut pas que l’homme ait la mesure précise de rien.

Un autre personnage avec qui je me liai en Sorbonne, et qui a eu depuis une si brillante et ensuite une si malheureuse destinée, est l’abbé Loménie de Brienne, évêque de Condom, archevêque de Toulouse, puis de Sens, puis ministre du roi Louis XVI, puis cardinal, puis évêque constitutionnel, puis se donnant la mort pour ne point venir à Paris mourir sur un échafaud avec toute sa famille.

L’abbé de Brienne, descendant des Loménie, se-