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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/74

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timent le désir de faire des prosélytes, non pas précisément à l’athéisme, mais à la philosophie et à la raison. Il est vrai que si la religion et Dieu lui-même se trouvaient en son chemin, il ne savait s’arrêter ni se détourner ; mais je n’ai jamais aperçu qu’il mit aucune chaleur à inspirer ses opinions en ce genre ; il les défendait sans aucune humeur, et sans voir de mauvais œil ceux qui ne les partageaient pas.

Ensuite, puisqu’il faut tout avouer, dès ce temps-là je n’étais point si sot. J’avais fait d’assez bonnes études de littérature et de philosophie. Le cours d’études du séminaire et de la licence n’était pas aussi mauvais que le disent et le pensent les gens du monde et les gens de lettres qui n’ont point passé par-là. En effet, au travers des futilités dont les livres de théologie sont remplis, on trouve discutées les plus grandes questions de la métaphysique, de la morale, et même de la politique.

Je sais qu’en parlant ainsi, je contrarie les idées communes. Mais puisque je suis sur cette question, je ne veux pas négliger de relever l’injustice avec laquelle on a jugé souvent l’enseignement ecclésiastique.

Le cours des études de la Sorbonne se retrouve dans l’ensemble des thèses que les étudians étaient obligés de soutenir à diverses époques, avant d’arriver au doctorat.

Ces thèses étaient la tentative pour devenir bachelier, et ensuite, dans le courant de la licence,