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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/90

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Mais quand j’exposais à mon ami d’Alembert les principes de M. de Malesherbes, je ne pouvais les lui faire entendre ; et le philosophe tempêtait et jurait, selon sa mauvaise habitude.

Après beaucoup de pourparlers, M. de Malesherbes convint avec moi qu’il écrirait à d’Alembert une lettre où il exposerait en abrégé ses principes d’administration ; que je remettrais sa lettre à d’Alembert, et que je tâcherais de tirer de lui une réponse motivée, et, ce qui était plus difficile, de le résoudre à être lui-même plus raisonnable sur les points contestés.

Je fis la commission de M. de Malesherbes, et j’ai conservé la lettre qu’il m’écrivit, et la copie de celle que je remis à d’Alembert de sa part. On les lira sans doute avec intérêt ; car on y trouvera la bonté et la raison de M. de Malesherbes, et, en même temps, une fermeté dont je suis sûr que beaucoup de personnes ne l’ont pas cru capable.


LETTRE
DE M. DE MALESHERBES (À MOI).

Je vous ai communiqué, monsieur, la lettre que j’ai reçue de M. d’Alembert ; et vous savez que j’ai vu avec beaucoup de peine qu’un homme comme lui s’attachât à une subtilité, pour se plaindre d’un auteur périodique qui l’a bien plus