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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/102

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téraire qu’on veut substituer à l’Académie française. Pour moi-mème en particulier, je ne puis vous dissimuler, citoyen ministre, que le refus de votre illustre frère et celui du consul Lebrun, que ses talens et ses succès doivent intéresser à la gloire des lettres, et enfin celui d’un ministre tel que vous, occupé avec tant de chaleur et de bienveillance à les honorer et à les favoriser, affaiblit beaucoup les espérances que j’avais conçues de l’établissement dont vous avez eu la première idée.

» Ces refus me paraissaient avoir d’autant plus d’importance, et d’importance fâcheuse, qu’on ne peut se cacher que la nouvelle société littéraire, sous quelque nom qu’elle se présente, va être en butte à un grand nombre d’ennemis.

» C’est ce que vous nous annoncez vous-même, citoyen ministre, en nous donnant comme une défense suffisante, la publication de nos statuts, qui répondra, dites-vous, à tout, et nos travaux, qui imposeront silence à nos détracteurs.

» Pardonnez si je vous fais observer que les statuts de la nouvelle société littéraire, quels qu’ils soient, ne nous défendront pas contre les attaques d’une malveillance jalouse ; et que, pour les travaux de l’Académie, comme il est impossible qu’ils soient connus du public avant plusieurs années, ce serait renvoyer bien loin la défense de la nouvelle société et s’armer après le combat.

» Si les anciens académiciens ont consenti à se réunir de nouveau, c’est surtout d’après l’assu-