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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/103

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rance qu’on leur a donnée de l’appui, des secours, de la protection déclarée du gouvernement, assurance que l’acceptation des consuls et du ministre eût affermie, et que leur refus ne peut manquer d’affaiblir.

» Ces premières observations, citoyen ministre, prouvent, ce me semble, avec évidence, que la situation des membres de l’ancienne Académie se trouve aujourd’hui toute différente de ce qu’elle a été, lorsqu’on a commencé à leur faire part du projet d’établissement proposé.

» Mais cette différence devient bien plus marquée et bien plus forte d’après ce que vous nous annoncez, citoyen ministre, « que les ennemis des lettres ont répandu avec affectation que nous prenions le titre d’académiciens ; que nous voulions rétablir l’Académie française. À quoi vous ajoutez : que nous connaissons trop bien les lois de notre pays, pour prendre un titre qu’elles ont supprimé.

» Je vous confesse, citoyen ministre, avec toute franchise, que j’ai cru fermement que c’était le rétablissement de l’Académie française qu’on nous proposait, et que c’est cela que m’ont paru entendre constamment tous mes confrères. Nous avions cru que c’était pour cela qu’on rassemblait les débris de l’ancienne Académie ; qu’on nous promettait nos anciennes salles du Louvre. C’est dans cette vue que nous avons annoncé, dans un premier Mémoire qui a dû passer sous vos yeux, le