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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/110

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çaise, menacée d’une prochaine décadence par un néologisme barbare qui gagne tous les genres d’écrits, et par des compositions monstrueuses qui se multiplient tous les jours.

» On ne craint pas de dire que l’Institut, cette savante compagnie, qui a recueilli dans son sein les restes précieux de l’Académie des sciences et de celle des inscriptions, d’après son organisation même, ne remplace pas à cet égard le corps qui veillait particulièrement à la pureté de la langue et à la conservation du goût, l’ancienne Académie française.

» Persuadé, sans doute, de cette vérité, un ministre ami des lettres avait tenté de relever l’ancien établissement. Son projet ayant échoué, on croit pouvoir proposer à son successeur, qui, dans un ministère à peine commencé, a déjà tant fait pour l’instruction publique et pour les lettres, un plan moins étendu, plus simple et moins dispendieux que celui qu’on voulait exécuter ; un plan à l’aide duquel on obtiendrait en grande partie les bons effets que produisait l’Académie, en remettant en activité tous les travaux utiles dont elle était chargée.

» On achèverait ces travaux utiles plus promptement et plus sûrement que ne pouvait faire une compagnie nombreuse qui avait d’autres occupations, si l’on établissait une société littéraire plus restreinte, qui ne serait point une académie, mais une association de travailleurs pour un objet dé-