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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/111

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terminé, sous la protection du gouvernement. On réunirait, dans cette vue, quelques-uns des anciens membres de l’Académie française parmi ceux qui se sont le plus livrés à ce genre d’étude, et ils s’associeraient les hommes de lettres les plus propres à concourir à ce travail.

» En formant le premier fonds de la société de quelques anciens académiciens, on conserverait et on perpétuerait l’esprit dans lequel se faisait le travail de l’Académie, et une tradition précieuse prête à se perdre, si l’on n’en recueille pas les débris ; et en y ajoutant de nouveaux coopérateurs, on aurait l’espérance d’améliorer l’ouvrage, d’en perfectionner et d’en hâter l’exécution.

» On ne pourrait cependant y admettre tous les anciens académiciens, parce qu’une telle société ne peut pas être nombreuse, si l’on veut qu’elle soit vraiment active ; parce qu’on ne peut y appeler, même parmi des hommes de lettres estimables, que ceux que le genre de leurs études et de leurs connaissances rendent propres au travail qu’on se propose ; parce qu’il s’agit d’un travail à faire, et non d’une récompense accordée au talent ; enfin, parce qu’il est question de former une entreprise, et non de créer une Académie.

» Les membres ne pourraient être que des hommes libres de toutes fonctions publiques, journalières et permanentes ; l’objet de cette société étant un travail suivi, avec lequel des fonctions de ce genre sont incompatibles.