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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/61

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je fus avec Pastoret et Lacretelle[1] le jeune. Ils se reposèrent sur moi de la rédaction ; je la fis et je la lus à mes collègues les commissaires. Ils en furent contens et décidèrent qu’elle serait lue à l’assemblée de la section. J’y combattais les décrets des 5 et 13 fructidor ; j’y prouvais l’obligation rigoureuse où était la Convention de fournir la preuve de l’adoption de ces décrets dans les assemblées primaires ; j’y blâmais l’approche des troupes au temps des élections ; enfin j’y développais avec assez de netteté et de force les sentimens de la majorité des sections, sentimens qui allaient être bientôt un titre de proscription, et mettre en danger ceux qui les auraient soutenus.

La lecture de notre déclaration, différée de quelques jours par le travail des élections, avait été remise au samedi 9 vendémiaire. J’étais à l’assemblée, mon écrit en poche, et je me disposais à monter à la tribune, lorsque Lacretelle me dit que je ne pouvais le lire encore ce jour-là, parce qu’on attendait une députation de la section Le Pelletier, qui venait proposer une grande mesure. Cette mesure était de rassembler, dès le lendemain 10, les électeurs de toutes les sections, au lieu d’attendre le 20, jour fixé pour leur première séance. Leur assemblée devait se tenir au Théâtre-Français,

  1. Voyez le récit de M. Lacretelle, Histoire de la Convention tom. II, page 458, jusqu’à la fin du volume.