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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/60

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Paris, le 1er vendémiaire an IV, 23 septembre 1795. Le vœu de la majorité d’entre elles pour le renouvellement entier de l’assemblée nationale fut bientôt connu ; et l’on pouvait prévoir qu’elles donneraient aux électeurs qu’elles avaient à nommer la mission expresse de nommer la totalité des membres, dans le cas où la majorité des assemblées primaires n’aurait pas sanctionné les décrets des 5 et 13 fructidor, qu’elles ne voulaient regarder comme lois que d’après cette sanction.

La Convention, prévoyant et voulant empêcher ce mouvement, faisait approcher les troupes de Paris. Plusieurs sections réclamèrent contre cette mesure, comme gênant la liberté des élections. Elles communiquaient entre elles par des messages. La Convention proscrivit cette communication par un décret qui ne fut pas exécuté, et quelques sections se donnèrent mutuellement un acte de garantie contre les violences qu’on pourrait exercer envers chacune d’elles. On procédait cependant à la nomination des électeurs ; je fus nommé par ma section des Champs-Élysées.

Durant le cours de ces élections, les esprits s’échauffant par degrés, les communications entre les sections devinrent plus actives. On continua de discuter le droit prétendu par la Convention, de se conserver aux deux tiers dans la prochaine assemblée. On proposa parmi nous une déclaration des sentimens de la section, et l’on nomma pour cela des commissaires, au nombre desquels