Aller au contenu

Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

résidence ; mais les grands biens de M. de Courbeton tentaient trop fortement la cupidité nationale, pour qu’on ne cherchât pas tous les moyens possible d’en enrichir le fisc. Un de ces brigands revêtus du titre et du pouvoir de commissaires de la Convention, appelé Bernard de Saintes, fait arrêter Courbeton à Luxeuil, le jette en prison à Dijon, et l’y retenant pour l’empêcher de faire renouveler à Dijon même un certificat de résidence qu’on lui avait déjà donné et qu’on exigeait sous une forme nouvelle, il le fait condamner à mort et exécuter dans le jour, comme émigré, nonobstant toutes les réclamations, et, ce qu’il y a de remarquable, après avoir reproché la veille aux juges, par une lettre que j’ai rapportée, leur lenteur à condamner Courbeton.

De là l’assassin se met à la poursuite du fils de Courbeton, et de l’époux de sa fille, et du frère de celui-ci, et parvient à les faire égorger encore tous les trois.

J’ai développé ce tissu de crimes dans un premier mémoire, et dans une réplique à Bernard de Saintes, qui a eu l’impudence de tenter de répondre. M. de Courbeton à été rayé après sa mort de la liste des émigrés ; sa veuve et sa fille sont rentrées dans ses biens, et ont reconnu les services de leur défenseur officieux.

J’ai parlé aussi de quelques travaux littéraires depuis la révolution du 9 thermidor. Je commen-