Aller au contenu

Page:Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, tome 2, 1854.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

France, à l’imitation de tant de seigneurs, a voulu être peint par lui, habillé avec ses habits de cérémonie. Il est assis sur un fauteuil, vis à vis le coffre des sceaux du roi. Le tableau à sept pieds de hauteur sur cinq de large.

En 1715, le prince électoral de Saxe, fils du roi de Pologne, crut qu’il ne devait point sortir de France sans se faire peindre par Rigaud. Le portrait qu’il a eu l’honneur de faire de ce prince est en pied, orné de son manteau électoral, groupé d’un maure habillé à la hussarde qui, lui porte son casque. Le tableau a huit pieds et demi de haut sur cinq de large.

Au commencement du règne de Louis XV, en 1715, Mgr le duc d’Orléans, régent du royaume, le nomma pour aller à Vincennes, peindre le jeune monarque. Ce portrait a six pieds de haut. Sa Majesté y est habillée de ses habits royaux et assise sur son trône.

Les princes, les cardinaux, les archevêques, les évêques, les ducs, les maréchaux de France, les magistrats et les grands seigneurs qu’il a peints, sont en si grand nombre que le détail qu’on en pourroit faire seroit trop long.

Tous les honneurs que Rigaud a reçus dans l’art qu’il professe, ayant peint trois rois de la maison de France avec tous les princes du sang royal, ne l’ont pas touché plus sensiblement que celui que son altesse sérénissime monseigneur le grand-duc lui a fait, de lui avoir demandé son portrait pour le mettre au rang de tant d’excellents hommes en toutes sortes d’arts et de sciences, qui sont à Florence dans sa superbe galerie[1].



  1. Dargenville dit qu’avec ce portrait, Rigaud envoya au grand-duc « un abrégé de sa vie, auquel il a toujours exactement travaillé. » C’est peut-être celui que nous reproduisons.