Page:Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, 1880.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 105 —


tion lascive et déréglée, — c’est une haute et puissante dame, — haute et puissante de physique comme de race, tellement puissante même qu’il fallait pour la vaincre, des lutteurs construits tout exprès.

Et maintenant, athlètes du ciel de lit, oyez l’histoire et pendez-vous de jalousie !

Un jour, une longue caisse de bois blanc, arriva dans une petite gare, à l’adresse de la princesse. Le mot fragile était inscrit aux quatre coins du couvercle.

Vu le nom de la destinataire, le chef de gare, fit porter le colis religieusement dans une pièce à côté de son propre bureau, en attendant qu’on en prit livraison.

Dans la journée, tandis que son mari veillait à son service, la jeune femme du chef, poussée par cet esprit de curiosité qui fit le malheur de notre mère Êve, — et des épouses de Barbe-bleue, — sans compter la nôtre, — la jeune femme, dis-je, s’en vint examiner de près la grande caisse en question.

À force de fureter autour, la curieuse s’aperçut qu’une des planches de côté, malmenée par le voyage, laissait aux yeux indiscrets, une large ouverture. Elle y colle les siens et… elle vit un homme !

Effrayée d’abord, madame s’enhardit, et