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Il avait autrefois bataillé contre les bédouins et pour l’en récompenser on l’avait nommé chef de gare, ce qui lui fit trouver femme malgré sa remarquable laideur.

Madame était, au contraire, une appétissante brunette de 28 à 30 ans (le bon âge), dont les sourcils épais, la lèvre rouge et estompée, les prunelles noires et mi-closes, ne laissaient aucun doute sur son genre de tempérament. À une chatte comme elle il eut fallu un matou vigoureux ; or, depuis longtemps, dit-on, son vieux mâle n’était qu’un pauvre chat Abeilardisé.

Donc, elle s’approcha du joli mannequin, et, le palpant sur toutes les coutures, reconnut qu’il était ingénieusement construit, en bois, en coton, et en caoutchouc.

Tout à coup, dans ses recherches « scientifiques », Madame s’aperçut que le pantalon collant de son idole était mal fermé… à certain endroit. Vite, elle y porte la main, pour remédier à cette inconvenance, mais au même instant, il sortit de la braguette, le plus bel oiseau viril que oncques n’eut vu ici bas : long, grosses proportions, droit, ferme comme un roc, la tête fière, splendide !

Madame tomba en extase ! Son rêve se faisait enfin réalité !