Page:Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, 1880.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 119 —


de l’Europe, et de plus un esprit charmant, (elle maniait avec talent la plume). Vous voyez donc qu’elle avait tous les charmes.

Marie, comme l’appelaient ses intimes, n’avait qu’un seul défaut, mais terrible, car il ternissait le brillant ensemble de sa beauté ; elle avait un ratelier !

Oui, un râtelier, mais si bien fait, que le vulgaire point ne s’en apercevait......

. . . . . . . . . . . . . .

Son mari lui-même, qui l’aimait comme un fou, et qui l’avait épousée malgré vent et marée ; son mari, dis-je, avait respecté pendant son vivant le secret de sa toilette.

Un jour elle prit un amant, c’était bien le dixième, un riche marquis, aussi quelque peu homme de lettres. Mais il était difficile, il avait beaucoup vécu et malgré la beauté plastique de Marie, il lui fallait des mets excitants pour arriver à la réalisation de ses désirs.

Il aimait la musique à huis-clos ce gentilhomme, et l’instrument qu’il portait toujours sur lui, sa petite flûte, comme il l’appelait, avait souvent, besoin des doigts caressants de la belle créature qu’il s’était donnée pour partenaire.

Un jour, Ô malheur épouvantable !!! la petite flûte, malgré le toucher délicat de