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madame de Reminy, ne voulut plus rendre aucun son. Vains efforts, la musette restait sourde......

. . . . . . . . . . . . . .

C’est que probablement, la vilaine s’était enrouée à force de jouer.

— Voyons, Marie, mon ange, soupira le marquis, je parie que sous tes jolies lèvres, elle retrouvera une voix plus brillante que jamais !…

Et voilà Marie, agenouillée sur un coussin qui, doucement, doucement, avec les lèvres d’abord, avec la langue ensuite, cherche à ranimer la rebelle.

Tout d’un coup. Crac ! Au beau moment où la musette, couronnant leurs efforts, s’apprêtait à entonner ses airs les plus joyeux, un bruit singulier se fait entendre, le ratelier se décroche et enserre l’instrument qui n’en peut mais !......

. . . . . . . . . . . . . .

Madame, horrible tableau ! ne peut plus parler ; Monsieur, sacre et jure ! d’une voix entrecoupée par la douleur et la colère, il ne peut que prononcer « Sacré nom de Dieu ! Marie, vous m’avez trompé, quand on a un ratelier, on ne joue pas de l’instrument des gens qu’on aime… »