Page:Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, 1880.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 128 —


verve, de la gaîté, de l’esprit, il a beaucoup voyagé, beaucoup vu ; enfin, il possède tout ce qu’il faut pour plaire aux hommes et surtout aux femmes.

Un jour qu’il dînait avec plusieurs d’entre nous, chez un de nos caricaturistes en renom ennemi intime de l’Empire. — Il était légitimiste.

— Vous ne savez pas, nous dit-il, l’honneur qui vient de m’échoir ?

— Non !

— Eh bien, je suis passé à l’état de pain mollet.

— Comment cela ?

— Dame ! puisque je suis de la première fournée de Compiègne.

— Ah bravo ! le mot est mauvais, mais il vous sera pardonné, à la condition qu’à votre retour, vous nous raconterez tous les épisodes de votre séjour.

— Oh ! tous les épisodes !… avec des restrictions…

— Oui, c’est convenu !......

. . . . . . . . . . . . . .

Quinze jours plus tard, notre ami reparut à nos charmants dîners du vendredi. Comme il l’avait promis, il nous raconta son voyage, mais en en sautant la moitié, le scélérat…