Page:Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, 1880.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 129 —

J’arrivai, nous dit-il, comme c’était indiqué au programme, le soir à 8 heures.

Des voitures nous attendaient à la gare !…

Je vous l’avoue, je pensais un peu au roman comique de Scarron, je me représentais la troupe de comédiens ambulants, allant jouer la comédie dans une grange.

Nous, nous allions dans un château, là était toute la différence.

On voulut bien m’indiquer mon appartement, où je me retirai avec mon valet de chambre qui couchait dans une chambre voisine.

On me servit un ambigu délicieux, puis je m’endormis !…

Le lendemain, lorsque je m’éveillai, un beau soleil d’automne se jouait sur les vitres et semblait me dire :

Lève-toi donc, paresseux, viens m’admirer ?

Allons, courage ! En bas du lit !…

Fainéant !

Je passai mon indispensable et revêtis mon veston, lorsqu’on frappa discrètement à ma porte :

— Entrez !

Je vis paraître un monsieur tout de noir habillé, comme dans la chanson de Mal-