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comme leur soleil, laisse bien loin celui des pâles filles du nord.

Un jour, ou un beau soir d’été, comme vous voudrez, on annonça au général l’arrivée de sa femme légitime.

— Bigre ! c’est embêtant, dit-il.

L’exclamation était risquée… mais sincère.

Néanmoins, il prit son parti rapidement.

— Allons-y gaiement.

Bientôt il se trouva en face de l’adversaire :

— Quelle surprise agréable, ma chère amie ! qu’est-ce qui me procure cette bonne fortune à laquelle, certes, je ne m’attendais pas ?

— Ni moi non plus, mon général, mais on a pensé là-bas, qu’il était des plus strictes convenances que je vinsse une fois au moins vous faire visite à votre régiment. Dieu ! qu’il fait chaud ici.

— Le fait est que le climat est corsé !…

— S’amuse-t-on au moins, danse-t-on ?

— Avec de jeunes officiers, songez donc ?

— C’est vrai.

— Vous me présenterez vos officiers, n’est-ce pas, général ?

— Sans doute.

— Et vous me ferez voir les curiosités du pays.