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chambre du sort de celui qui, pendant pas mal d’heures, en avait été réduit à rester sous presse.

L’irrévérencieuse soubrette faisant allusion au genre de présent qui avait servi d’introduction au vicomte dans la maison, prétendit que « Monsieur sortait du sel ».

Devant l’hilarité de ces folles il n’y avait qu’à se fâcher ou à rire avec elle.

Le vicomte prit le dernier de ces deux partis et noya le peu de confusion qui lui restait dans une tasse de chocolat qu’on lui servit bouillante.

À quelques jours de là, c’était course à Chantilly. M. l’ambassadeur qu’une nécessité d’État quelconque tenait momentanément éloigné de Paris, laissait à Anna B. une liberté dont elle s’était hâtée de profiter en se laissant conduire par le neveu du diplomate sur la pelouse chère au monde du sport, dans un breack élégant que le jeune homme était allé choisir lui-même pour la circonstance chez Binder.

La réunion sur le turf était exceptionnellement nombreuse, brillante et animée.

Au milieu de cet entrain, de ce brio, un événement bien bizarre allait se produire.

Nous allons le raconter en peu de mots :