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Le jeune homme resté seul fit le tour du boudoir regardant la toilette déposée, faisant des rêves charmants ; mais comme la jeune femme se faisait attendre, il se mit à fureter, regardant partout ; il aperçut sous une portière une porte dissimulée ; l’ouvrir et regarder fut l’histoire d’un instant. C’était le cabinet de Cochonnette. Pommades, odeurs, brûle-parfum, enfin tout ce qui comporte le cabinet d’une petite maîtresse, et dans un coin obscur, un meuble en forme de guitare, meuble dont le nom seul fait rougir les anglaises. L’inspecter du regard et franchir la porte fut aussi vîte fait que pensé.

Tout à coup, du bruit se fait entendre dans le corridor. Notre jeune homme qui, en admiration devant les souliers ne les avait pas quittés, craignant de laisser voir qu’il les tenait à la main, les cache dans le dit meuble, baisse le couvercle et se sauve dans le boudoir ; et quand la marquise rentra, elle trouva la porte refermée et le jeune homme regardant les tableaux.

— Je vous ai fait attendre longtemps, n’est-ce pas, cher ? Excusez-moi, me voici.

Cette histoire se passait dans le commencement du carnaval.

À la Mi-carême, la comtesse Waleski