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Je me grattai le front, que faire ?

Je ne pouvais pourtant pas laisser ainsi ma jolie cliente dans l’embarras. Moi qui avais vu tant de choses, ne pourrais-je trouver un truc pour cela ? Certes, oui !

— Voyons, chère Madame, lui dis-je, me promettez-vous si je vous rapporte ce fameux médaillon de vous consoler, et de ne plus penser à un homme qui ne mérite que votre mépris.

— Oui, M. Burt, je vous le jure.

— Eh bien ! ma belle cliente, dans huit jours, vous mettrez la toilette de bal que je vous fais, et vous aurez votre fameux médaillon.

Je quittai Mme de Zayska un peu inquiet, je vous l’avoue, du moyen de tenir ma promesse ; mais bast, il le fallait, et j’appelai à mon aide les vieux moyens de comédie qui réussissent toujours quoiqu’on en dise.

Je savais que le comte Raphaël ne me connaissait pas, je pouvais donc pénétrer jusqu’à lui.

Lui demander le bijou en question, il m’eut fait jeter à la porte.

Il fallait donc agir de ruse, c’est ce que je fis.

Mme de Zayska m’avait appris que le Comte