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Et la baronne reprit le cours de ses pieuses occupations.

Au milieu de l’hiver, dans un bal officiel, elle remarqua un jeune officier qui la regardait.

Quelques instants après, Don José, qu’elle était parvenue à faire inviter, s’approcha d’elle, tenant par la main le beau garçon qui la contemplait il n’y avait qu’un instant.

— Chère Madame, permettez-moi de vous présenter le comte de C…, capitaine aux Cent-Gardes, qui sollicite de vous la faveur d’une valse.

Un signe de tête servit d’acquiescement et les danseurs partirent voluptueusement enlacés. Que dirai-je ?

Le capitaine devint bien vîte un des adorateurs servants de la baronne, mais au contraire des autres, sa flamme paraissait toute platonique, aussi Madame enrageait-elle à plaisir ! On ne l’avait pas habituée à cela ; elle s’en vengeait sur le bel Hassan, qui travaillait sans trêve ni repos.

Elle trompait ainsi son impatience, comptant bien que le bel indifférent deviendrait un jour plus pressant, mais il se contentait de si peu, le barbare…