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Il la conduisit à un fauteuil, puis prenant une chaise, s’assit à côté d’elle.

— Je vous dois maintenant l’explication de ma conduite, j’aime votre fille Marguerite.

— Ma fille ! balbutia-t-elle.

— Oui, Marguerite, que je connais depuis un an, car elle est l’amie de ma sœur qui est au même couvent qu’elle.

Je savais que pour obtenir sa main, il fallait plaire à sa mère, non pas comme gendre, mais comme amant. C’est ce que j’ai tâché de faire. Donnez-la moi ?

— Jamais, misérable !

— C’est ce que nous allons voir, chère belle, si vous ne consentez pas à ce que je veux, comme je suis décidé à tout, je vous mets dans mon lit, je fais entrer Don José, je ne parle pas du baron qui l’accompagne, il ne compte pas, et je leur prouve la fidélité de leur aimable amie…

— Lâche ! lâche ! Dire que je l’aimais.

— Enfin, ma belle, voyons, consentez-vous ?

— Il le faut bien, grinça-t-elle.

— Entrez, messieurs, je vous ai priés de venir chez moi pour entendre le consentement que madame la baronne veut bien donner à mon mariage avec sa fille Marguerite.