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Le climat des trois provinces est fort tempéré et à peu près tel que celuy de Paris. Estant plus avancé vers le midi de quatre degrés, il semble qu’il devroit être plus chaud, mais les montagnes qui couvrent tout le pays et le vent du nord qui règne le plus souvent, surtout à Lyon, rafraichissent extrêmement l’air.

Le pays en général peut passer pour un pais de montagnes ; celles de Beaujollois sont les plus rudes, étant fort hautes, fort serrées et d’un terrain plus ingrat.

Celles de Lyonnois pour la plupart sont bien moins hautes, et plusieurs ne sont à proprement parler que des coteaux couverts de vignes. Néantmoins la montagne de Tarare joignant le Beaujollois, et celles d’Izeron et de Riverie du côté du Foretz sont très rudes ; celle de Pila, commune au Lyonnois et au Foretz, est fort haute et fort sauvage.

Le Mont d’Or au nord et presqu’aux portes de lyon est un corps de montagnes séparées de toutes les autres ; il est occupé par cinq ou six gros villages, tout les territoire en est assez heureusement cultivé, et on remarque que les hommes y sont d’une taille et d’une tournure plus avantageuse qu’ailleurs. Les vins de ce territoire estoi[e]nt célèbres chez les romains, ils ne sont pas du goût d’aujourd’hui.

Les montagnes du Foretz vers l’Auvergne sont les plus hautes de tout le pays.

Celles qui sont vers le Vivarais et le Vellay sont entrecoupées par des beaux et fertiles vallons.

Bien que la plus grande partie du pays soit en montagnes, il ne laisse pas d’y avoir quelques plaines, et elles différemment placées dans chacune des trois provinces.

La plaine de Foretz est la plus belle et la plus grande de toutes. Elle a 8 à 9 lieues du midy au nord, et quatre de l’orient à l’occident. elle est traversée par la Loire dans toute sa longueur, elle est au milieu du pays, et de tous côtés bornée par des montagnes.