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Lorsque la Bourgogne et la Champagne manquent.

Le plus grand revenu du Lyonnois est en vin. On ne voit guère que des vignobles autour de Lyon. Ceux de la côte du Rhône sont de réputation, elle porte le nom de Côte Rôtie vis-à-vis de Vienne. Et parce qu’une grande partie de ces vins y sont transportés, on les débite aussy souz le nom de vin de Vienne.

Au-dessous on trouve le vignoble de Coindrieu qui excelle en vins blancs.

Le peu qu’il y a de terres à bled dans tous ces cantons l’a fait qu’à Lyon dans les villages le long du Rhône, même à St-Etienne, on n’y subsiste que des bleds de Bourgogne, de Bresse, de la Dombe et du Dauphiné.

Toute la plaine de Foretz est cultivée. Cependant elle est mêlée de bonnes et mauvaises terres ; et de celles-cy, c’est-à-dire de terres légères et sabloneuses, il y en a plus que des autres. Ce qu’on en peut dire est que le pays fournit des bleds suffisamment pour la nourriture des habitans mais qu’il n’y en a pas de reste pour en faire commerce.

Il s’y recueille aussy des chanvres en grande quantité. Dans les bonnes années on peut en tirer jusqu’à 5000 quintaux pour la Marine. Ils ne sont pas bien grands mais ils sont forts et assez fins et propres pour les ouvrages les moins grossiers.

C’est à cette grande quantité de chanvres, qu’on fait rouir dans les petites rivières et les étangs, qu’on attribue les fièbvres qui règnent presque tous les ans dans la plaine, depuis la fin de juillet jusqu’à la my-septembre, au point que les gens les plus accoutumés à l’air du pays tombent souvent malades dans ce temps-là.

Vers Roanne ce ne sont pas des grandes montagnes. Il y a des cotteaux qui portent de très bons vins, d’autant meilleurs pour les gens du pays qu’ils se transportent à