Page:Ménard - Éros, 1872.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



ÉROS.

1. Orphica, édit. Hermann, fragm.vi ctxxu.

2. Aristophane, Aves, v. 694.

3. Wieseler, II, pl. l, n° 628.

4. Id., Il, pi. LI, n" 642.

5. Id., 1, pi. xxiv, n° )15,

H. Bculé. Acropole d’Athènes.

d’Hésiode et on le retrouve dans les fragments orphiques Un de ces fragments place le Désir à côté de Métis, le principe moteur, la pensée divine; un autre lui donne pour père Kronos, symbole des révolutions périodiques et du temps éternel. Dans le chœur des Oiseaux d’Aristo- phane 8, l’origine des choses est représentée par un œuf né de la Nuit aux ailes noires, et d’où sort le Désir. On peut voir une allusion à cette doctrine dans une pierre gravée 3 où est figuré l’enfant Éros sortant d’un œuf. Mais on ne peut affirmer que cette petite composition ait un sens cosmogonique; le Désir ayant des ailes, il était tout simple de représenter sa naissance comme celle d’un oiseau qui crève son œuf, et rien ne prouve qu’il s’agisse de l’œuf du monde. Sur un autre camée on voit l’Amour enfant dans une coquille; on ne peut guère supposer ici autre chose qu’une fantaisie artistique.

Il est difficile de savoir sous quelle forme l’école de Phidias avait conçu le type d’Éros. L’admirable groupe de l’adolescent nu, accoudé sur les genoux d’une femme drapée, dans la frise du Parthénon 5, est géné- ralement regardé comme une représentation d’Éros et d’Aphroditè Pan- dèmos, c’est-à-dire protectrice de tous les dèmes de l’Attique. Mais cette explication, quoiqu’elle ait pour elle l’autorité d’Ottfried Muller, est contestée comme toutes cellès qui ont été proposées pour les Dieux du Parthénon. M. Beuléc, remarquant que l’enfant n’a pas d’ailes, propose d’y voir Erechtheus près des filles de Kekrops. Mais on sait que la tradi- tion mythologique attribue à Erechtheus, comme fils de la Terre, un corps terminé en queue de serpent. Ce groupe pourrait bien représenter le jeune Triptolème auprès des grandes Déesses d’Éleusis, sujet très-popu- laire chez les Athéniens.

Éros paraît avoir été un des types de prédilection de la seconde école attique. J’ai mentionné plus haut les trois statues des Démons de l’amour, par Scopas. Praxitèle fit aussi plusieurs statues d’Éros, qui passaient pour des chefs-d’œuvre. Les plus fameuses étaient celles de Parion, sur la Propontide, et celle de Thespies. Toutes deux étaient de marbre et représentaient le Dieu sous les formes de l’adolescence. C’est probable- ment à l’Éraa de Thespies que se rapporte l’anecdote si connue de la ruse de Phrynè. Elle avait demandé à Praxitèle une de ses œuvres, et il ne