Page:Ménard - Du polythéisme hellénique, 1863.djvu/13

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dans le cours de leur histoire par l’art et par la politique.

Pendant cette grande fête de la pensée qu’on nomme si justement Renaissance, les poètes, les artistes, les savants de l’Italie recueillirent avec une ferveur de néophytes les saintes reliques de l’antiquité, qui avaient échappé à l’impiété des siècles barbares. Ils reconnurent sans peine que la mythologie était la clef de la civilisation grecque. Boccace et Lilio Giraldi écrivirent, avec plus d’érudition que de critique, de consciencieux traités sur la généalogie et l’histoire des Dieux. On ne les lit plus guère aujourd’hui, non plus que la savante compilation de Vossius et l’excellent ouvrage de Natalis Comes (Noël Conti), bien plus complet cependant et bien plus judicieux que la plupart des traités de mythologie publiés depuis. Dès le dix-septième siècle on s’est habitué à traiter avec une inexcusable légèreté la branche la plus difficile et la plus obscure des sciences historiques, cette histoire primitive des idées sans laquelle l’intelligence des poètes et même des philosophes est absolument impossible. La mythologie est encore regardée comme un exercice de mémoire bon pour les enfants. Quant aux principes du polythéisme, on ne prend pas la peine de chercher à les comprendre ; on aime mieux s'en rapporter aux attaques des philosophes et aux