Page:Ménard - Du polythéisme hellénique, 1863.djvu/274

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publics, parce que l’habitude de la préparation des viandes en faisait d’habiles sacrificateurs. Athénée, qui rapporte ce fait d’après Clidème (Klidème), cite aussi une lettre d’Olympias, recommandant à son fils Alexandre un cuisinier très instruit dans les rites sacrés et la pratique des sacrifices. Le sacrifice n’était en effet qu’une cérémonie religieuse qui précédait et sanctifiait les repas ; dans Homère, comme le remarque Athénée dans le même passage, les crieurs, qui sont à la fois des ambassadeurs et des échansons, et qui font la police des fêtes, amènent les victimes aux rois, qui les immolent eux mêmes pour les repas publics, toujours nommés les repas des dieux, parce que la nourriture, qui entretient la vie, était regardée comme un bienfait divin.

Comme le culte de chaque dieu avait des cérémonies spéciales, et qui variaient quelquefois d’un pays à l’autre, les formes du sacerdoce étaient aussi très multiples, Aucun lien ne les unissait entre elles, et les prêtres ne formèrent jamais une classe spéciale dans la nation. Ils avaient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres citoyens ; ils prenaient part aux expéditions militaires : ainsi, parmi les Spartiates, qui se distinguèrent à la bataille de Platée, Hérodote cite plusieurs prêtres. Dans de petits pays qui devaient toute leur importance à quelque temple vénéré, par exemple à Délos ou à Samothrace, les prêtres