Aller au contenu

Page:Ménard - Poèmes et Rèveries d’un paien mistique, 1895.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA LI"’-GENDE DE SAINT IIILAIllON 125 fi,:tme teinte, mais il i a longtemps qe j’ai tu. le dsir. J’ai mon me t sauver. Qe me fait l’hme de cbte Naiade ? Si le l’a perdue, q’ble la redemande

celui qi l’a prise, et q’le en fasse ce q’le voudra. 

Qi l’empche de faire son salut, en se retirant au dsert? Et d’ailleurs qc m’importe ? Je n’i pense mme plus, et je rougis d’i avoir pens. II tait rent dans sa clule, et il essayair d’vo- qer l[image d’Hypatia. I1 se rapelair sa chaste beaut6, inondant les mes d’une pais divine. C’tait un lac tranqile et bleu, qi r6fichissait le ciel. Mai.s l’autre, la Nimfe, oh lce regard umide et sombre, q’on ne peut oublier: c’est un cratbre. Je sentais djt !e vertige de l’ablme. Enfm me voici sauv: sans doute ili avait un ange qi veillair sur moi. -- Mais qoi ? q’i a-t-il ? Ah I toi ici, ah ! mon Dieu ! La porte s’tait ouverte, et hie tait l, debout sur le seuil, blanche come un rayon de lune, et ses ieus avaient des lueurs d’clair: Me voici, ros, cache-tool, protege-tool, sauve-moi. le se jeta dans ses bras: Vite, fuyons, ils me poursuivent. J’ai couru sans re- garder en arire. Je crois toujours entendre leurs pas. I1 marchair avec 81e dans le chemin du Nil,/t tra- vets le d6sert. lle lui parlair, haletante et fivreuse; le lui contait sa vie, ses douleurs passes, ses angoisses pr6sentes, et ses dangers et ses terreurs. On youlair l’enchalner, la fetenit captive, on la con- damnair au silence. Est-ce q’on elnpche l’eau des sources de courir et de chanter I Etsa vois plane de sanglots ressemblait/t la mlodie des cascades. Lui, au lieu de l’couter, il la contemplait, et il trouvait q’le ne pourair pas avoir tort. 11 comprenait seule- inent q’/le 6tait maleureuse, et il lui disair: N’aie pas peur, pauvre enfant, je suis 1.