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Page:Ménard - Poèmes et Rèveries d’un paien mistique, 1895.djvu/19

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venu introuvable, j’en done une édicion nouvèle, en i ajoutant qelqes morceaus en prose, plus récents et meilleurs qe les poèmes, dont la pensée ne se dégageait pas assez clairement. N’ayant pas pu rectifier ces ébauches, je les ai encadrées dans des commentaires où je présente mes idées sous des faces diférentes. Les variacions et l’acompagnement dissiperont peut-ètre l’obscurité du tème. Si cela ne sufit pas pour me faire comprendre de mes contemporains, j’aurai peut-ètre plus de succès près d’une généracion nouvèle : une idée qi tombe à tère finit toujours par ètre ramassée, dit mon ami Chenavard.

J’ai rapproché, sans aucun ordre logiqe, desè rveries en vers et en prose écrites à de longs intervales. Les poèmes les plus étendus, qi sont les plus faibles, datent d’une époqe si lointaine qe j’en vois les défauts come s il s’agissait des œuvres d’un autre. Prométhée délivré est un travail de rétoriqe. J’ai écrit cela en sortant du colège, avant d’avoir aprofondi les slmboles de l’Hellinisme. Ce sujet avait tenté Shelley, mais il n’avait pas compris la fable grèqe. Je croyais la comprendre mieus, je me trompais. Pas plus qe Shelley je n’ai voulu reconstituer le drame perdu d’Aischyle ; mais le simbole de Prométhée me semblait propre à célébrer la victoire du génie umain sur le principe d’autorité. Faute d’avoir pénétré le vrai sens de la simboliqe du feu, j’i ai cherché les éltments d’une tèse, pour réfuter la concepsion monarchiqe de l’univers, chère à la bourgeoisie lètrée; j’ai opposé au misticisme religieus les abstraxions de la filosofie, qoiq’èles soient peu en raporr avec la langue poétiqe, qi n’admet les idées qe sous des formes