Page:Ménard - Poèmes et Rèveries d’un paien mistique, 1895.djvu/269

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IVOLUC!O. nELI(.!EUSE l’oltre et la proporeion de l’univers, ces Dieus de l’armonie inearns dans le nmrbre, en vain blasfms depuis par l’impit6 des races barbares, et qi ont rvl au monde l’ide du droit dans la politiqe, l’id6e du beau dans l’art; Dieus indulgents, q’on onore par le eulte libre et facile de l’amour, come il eonvient aus Dieus de la beautY. Blas ! q’il est court ce printcrops bieneureus de l’umanit, eet hge toujours regretable de l’adoles- eenee du monde ! Le lendemain du boneur est d’une toorue tristesse: Surgit anmri allquid medio de fonte lepornm. Le jour vient o/ la jeunesse, couron6e de fleurs, pr6fre aus faciles plaisira de l’inconstance les angoisses d’un exclusif et sombre amour. Nos forces

se sont us6es dans la lute, il nous faut le repos, fht- 

ce dans l’esclavage; ct puis nos joies d’ier nous psent come un reinorals, ct le sang d’un Dieu sufi- fait i peine i laver nos souilluves. Oit cst le v6dcmp- teur, le Dieu nouveau qi doit succdcr h Zeus, d’a- pros les vieus oracles ? Est-ce le Dieu des mistiqes orgies, Dionysos, lc librateur, l’endoinneur des soucis de Fitme ? Non: pour comprendre les sou- frances humaines, il faut tre omc et avoir soufert. Sera-ce le dompteur des nmnstrcs, cetui qi enchalne Ker!rc et d61ivre Promth6e ? Hlas ! le serpent qi nons ronge est plus vivace qe Fidre de Lelne, et nos remords sont plus lancinants qc les vautours du Caucasc. Int&geons l’Orient, qi dcpuis si long- temps incarne ses Dieus pour le salut du monde. Alors s’ouvrent les sanctuaies de l’Asie, berceau des races divines, et la trc voit aparaltre les sau- vents atendus, les x’ertus vivantes. G’est Kri.na,