Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


« J’ai passé cette nuit devant l’autel, mon père,
Et dans mon cœur le calme est enfin revenu.
J’oserai confesser devant vous, je l’espère,
Un secret jusqu’ici pour vous-même inconnu.
Si j’avais pu cacher à mon Juge suprême
Ce que j’aurais voulu me cacher à moi-même !

Sans doute cet aveu doit être un premier pas
Vers l’expiation et vers le sacrifice ;
Pourtant, si jusqu’au bout Dieu ne m’accorde pas
La force de subir les coups de sa justice,
Je sens bien que jamais je ne pourrai finir
Cet aveu devant vous, au grand jour, sans mourir.

— Mon enfant, dit le prêtre, à la femme adultère
Jésus ne demanda qu’une larme. Pourquoi
Serait-il aujourd’hui plus dur et plus sévère
Pour vous, pieuse et pure, et fidèle à sa loi,
Élevée au milieu de cette paix profonde,
Sous son aile, à l’abri des orages du monde ?