Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/152

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Puis elle se leva, tremblante, l’œil eu feu,
Et reprit d’une voix plus forte sa prière :
« Vous exaucez mes pleurs, soyez béni, mon Dieu !
Vous faites dans ma nuit tomber votre lumière ;
Vous prenez en pitié mes remords infinis ;
Vous m’appelez à vous : mon Dieu, je vous bénis !

Votre souffle a chassé les rêves de la terre.
L’encens pur de l’amour, à vous seul destiné,
Je le brûlais aux pieds dune idole éphémère :
Vous épurez l’autel un instant profané ;
Et, lorsque vous prenez ma vie en sacrifice,
Vous mettez votre amour dans le fond du calice ! »

L’église s’éclairait sous la vague lueur
Du matin ; à genoux contre un pilier de pierre,
Blanche priait encor, quand son vieux confesseur
Se montra, puis, craignant de troubler sa prière,
S’arrêta sur le seuil. Dès qu’elle l’entendit,
Blanche marcha vers lui d’un pas ferme, et lui dit :