Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/197

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L’Himalaya, debout près de toi, te protège,
Et sur tes horizons dresse son front de neige ;
Et les vents du tropique, en passant sur tes fleurs,
Chargent leurs ailes d’or de magiques senteurs.

C’est là, parmi les fleurs, sous la brise embaumée,
Qu’Euphorion ouvrit sa paupière charmée.
Saluant la lumière, il contemple, ébloui,
Les changeants horizons qui s’ouvrent devant lui,
Et jette, en secouant l’or de sa chevelure,
Un caressant sourire à toute la nature,
Et ses ailes d’argent volent d’un libre essor
Dans les airs ruisselants d’azur, de pourpre et d’or.

C’est l’heure où le soleil, sous sa voûte profonde,
Baigne la terre en fleurs dans sa lumière blonde ;
Le lac, les champs féconds, les bois mystérieux,
Nagent dans l’éther calme en souriant aux cieux.
Et la vie en tous sens frémit, filtre et serpente,
Flot mobile et fécond, sève luxuriante,