Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/196

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Sur ta tête tu vois le ciel, et sous tes pieds
L’Inde, ton bel empire, et ses bois de palmiers,
Et ses fleuves tombés de tes mains, et ses villes
Où dorment les tombeaux des peuples immobiles ;
Terre douce et féconde, où mille voluptés
Exhalent leurs parfums dans les airs enchantés.

Les vieux fleuves au loin règnent sur For des plaines
Et déroulent en paix leurs majestés sereines.
Ils s’égarent souvent dans l’ombre des grands bois,
Et leur voix se confond avec les mille voix
Qu’étouffe la forêt sous ses voûtes obscures.
Alors, pour assoupir et mêler les murmures,
Les cèdres du rivage inclinent leurs fronts noirs ;
De l’un à l’autre bord, comme des encensoirs,
Les lianes en fleurs lançant leurs girandoles,
S’enlacent sur les flots en obscures coupoles.

Mais est-il un seul lieu sur la terré, ô Kachmir !
Qui vaille ta vallée et ton ciel de saphir ?