Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/218

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Et j’attendrai, courbé sous les vents prophétiques,
L’idéale beauté, sans modèle ici-bas,
Que tous vos dieux heureux ne me donneront pas.


LE CHŒUR.

Hélas ! hélas ! au lieu des chansons et des danses,
Quels flots de pleurs versés !
Quels cris d’angoisse au lieu des plaisirs repoussés !
Remords que rien n’efface, inutiles souffrances,
Longs soupirs, lourde croix,
Et l’éternel regret des rêves d’autrefois.

Les dieux vaincus, pendant la nuit impure et douce,
Aux saintes visions
Mêlent l’attrait vengeur de leurs tentations.
La prière ? Malheur à toi ! Dieu te repousse,
Et laisse aux cœurs brisés
Un crucifix muet, froid sous leurs longs baisers.