Aller au contenu

Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


On ne cherchera plus dans les formes sacrées
La révélation de l’ordre universel ;
On n’entend plus la vois des lires inspirées,
Et la Liberté dort d’un sommeil éternel.

Le phare qui brillait dans la nuit de l’histoire,
S’est éteint pour jamais sous les vents déchaînés,
Et le monde vieilli, plongé dans l’ombre noire,
Ne retrouvera plus ses Dieux abandonnés.

Ils ne parleront plus dans les bois prophétiques ;
Le lugubre avenir en vain rappellera
L’art exilé du monde et les vertus antiques,
Trésors perdus que nul regret ne nous rendra.

Mais vous, débris muets de sublimes pensées,
Marbres épars, quel est le chemin qui conduit
Vers l’âge d’or perdu, les croyances passées,
L’Élysée, où s’en va ce que l’homme a détruit ?