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Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/287

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Par delà deux mille ans, loin des siècles serviles,
J’irais, je volerais sur les ailes des vents,
Vers les temples de marbre et vers les blanches villes,
Chez les grands peuples morts, meilleurs que les vivants.

Dieux heureux, qu’adorait la jeunesse du monde,
Que blasphème aujourd’hui la vieille humanité,
Laissez-moi me baigner dans la source féconde
Où la divine Hellas trouva la vérité !

Laissez-nous boire encor, nous, vos derniers fidèles,
Dans l’urne du symbole où s’abreuvaient les forts.
Vos temples sont détruits, mais, ô Lois éternelles !
Dans l’Olympe idéal renaissent les Dieux morts.

Renaissez, jours bénis de la sainte jeunesse,
Échos d’airs oubliés, brises d’avril en fleur !
La menteuse espérance a-t-elle une promesse
Qui vaille un souvenir au plus profond du cœur ?