Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/37

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tanée des masses se contente du côté palpable et poétique des symboles. Pour les esprits plus réfléchis, il faut une doctrine plus métaphysique ; qu'ils prouvent leur force et leur courage en traversant les épreuves imposées aux initiés, et ils pénétreront les mystères.

Aux fêtes d'Apis, le peuple adorait le symbole vivant du travail, ranimai bienfaisant et fort qui laide à féconder la terre. Pour les prêtres et les sages, Apis était le Nil, le soleil, le taureau équinoxial, et pour les initiés, dans le sanctuaire du Sérapéon, c'était le principe créateur. Quand le peuple d'Athènes allait en pèlerinage au temple des deux grandes déesses d'Eleusis, les poètes lui racontaient l'enlèvement de Persephoné par Hadès, la douleur de sa mère et le retour de Persephoné à la lumière céleste. Cette légende suffisait au peuple, qui se retirait en remerciant la mère bienfaisante à laquelle il devait le blé nourricier de l'homme. Elle suffisait aussi à Praxitèle, qui, au lieu d'aller jusqu'au temple où se dévoilaient les mystères sacrés, s'arrêtait en route pour regarder Phryné se baignant dans la mer, et revenait sculpter une Aphrodite anadyomène.