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Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/41

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par le sacrifice. Car les dieux ne peuvent mourir, et, quand on croit avoir scellé la pierre de leur sépulcre, ils ressuscitent dans leur gloire, et l'humanité se prosterne et adore, comme aux jours où, devant cette éblouissante lumière du seizième siècle, elle a salué la renaissance des anciens dieux.

Comme le réel est le miroir de l'idéal, les formes politiques répondent aux idées religieuses. Les hiérarchies célestes se traduisent par les castes, le monothéisme parla monarchie, le polythéisme par la république. Si, au lieu de s'arrêter aux mots, on pénètre dans l'essence des choses, on suivra ces analogies sous l'infinie variété de leurs manifestations. Ainsi la république Juive devient monarchie en même temps que Jéhovah se dégage du milieu des Élohim. L'Olympe anarchique de la Grèce et de Rome se range sous la suprématie de Zeus à mesure que les républiques se perdent dans l'unité de l'empire. La religion populaire du moyen âge, avec ses légions de saints et d'anges, est un paganisme féodal réglementé, non sans résistance, par la théocratie unitaire des grand papes. Les peuples musulmans,