Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/60

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Pendant que la nuit de son voile
Déroule l’invisible toile,
Où chaque perle est une étoile,
Où chaque agrafe est un soleil.


PROMÉTHÉE.

Je reconnais ces voix : les Orcades blanches,
Les Nymphes ; les Zéphyrs balancés sur les branches,
Souvent pleurent mes maux au fond des bois sacrés.
Je vous entends souvent, jeunes Océanides,
Gémir sur mes douleurs dans vos grottes humides
Où l’écume d’argent baigne vos pieds nacrés.

J’entends ainsi vibrer comme un lointain murmure
La voix des mille esprits qui peuplent la nature,
J’aime leurs doux accords à l’heure de minuit ;
Mais j’aime plus encor leur science immortelle ;
Car au livre divin c’est par eux que j’épèle
Les secrets que voilait l’impénétrable nuit.