Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/106

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ton et les livres sacrés d’Hermès Trismégiste.

Un jour, vers les premiers temps de sa vie monastique, Hilarion était arrivé, dans une promenade solitaire, près de la source qui porta plus tard le nom de Sainte-Ondine. Il s’y reposait à l’ombre des palmiers, et le gazouillement de l’eau l’avait plongé dans une sorte de demi-sommeil. Tout à coup il vit devant lui une vieille femme tenant dans ses bras un enfant. C’était cette femme qui avait initié Hilarion à la foi chrétienne ; elle habitait un monastère qu’elle avait fondé de l’autre côté du Nil, dans le désert qui s’étend aux pieds de la chaîne arabique. Elle était vénérée comme une sainte ; c’est elle que l’Église honore sous le nom de Marie l’Égyptienne. Elle fit signe à Hilarion de se lever et lui tendit l’enfant qu’il prit dans ses bras ; c’était une petite fille ; elle fixait sur lui ses deux grands yeux noirs, profonds comme la nuit, clairs comme des étoiles.

Il faut, dit la sainte, que cette enfant soit consacrée au Christ. Ici on la nomme Ondine, mais je veux lui donner mon nom, qui est celui de la mère de Dieu. Tu vas jurer pour elle de renoncer au monde, afin qu’elle échappe